Introduction
La pratique des évaluations environnementales connaît de plus en plus de questionnements et de mutations consécutifs à de nouveaux enjeux (changements climatiques, biodiversité, gouvernance, genre, etc.) mais soulèvent la question traditionnelle : comment prendre en compte tous les enjeux, et toutes les préoccupations de tous les groupes concernés par un projet et ses implications environnementales et sociales pendant tout le processus d‟évaluation environnementale ?
En effet, les enjeux émergents ou des préoccupations particulières ont amené des spécialistes, praticiens ou autres acteurs des EIE à se questionner sur l‟efficience des méthodes et techniques existantes à prendre en compte les défis environnementaux et sociaux nouveaux. Tant il est vrai que l‟acception du mot environnement revêt une consonance écologique plutôt prononcée dans le système anglo-saxon que dans le système francophone. D‟où les initiatives de guides ou ouvrages sur (i) étude d‟impact sur la santé1, (ii) études d‟impact social2, (iii) intégration de la biodiversité dans les processus d‟EIE3, etc.
Mais, pour tous les spécialistes traditionnels des évaluations environnementales (EE), la question ne se poserait pas puisque la notion d‟environnement englobe autant les aspects naturels que tous les aspects sociaux d‟un territoire concerné.
Néanmoins, à la réflexion, il faut admettre la nécessité pour la science d‟évoluer pour se mettre en adéquation avec les préoccupations de l‟heure tout en gardant une approche cohérente et rigoureuse qui, dans le cas d‟espèce ne d‟espèce doit rester tributaire de l‟opérationnalité du document à produire pour la décision. Ainsi, mettre en exergue les implications d‟un projet sur le changement climatique, sur la perte de biodiversité, sur les équités de genre constitue des facteurs importants de développement durable et de lutte contre la pauvreté. Cela apportera dans certains cas une complexité évidente aux exercices d‟évaluation environnementale mais, il est indéniable que répondre à ces préoccupations de façon claire redonnerait une place de choix aux EE dans la prise de décision et la gestion de la durabilité.
S‟il est un de ces enjeux nouveaux qui mérite une analyse, c‟est bien le l’équité de genre. Du féminisme à la promotion de la femme et des marginaux en passant par l‟égalité homme-femme stricto sensu, la notion de genre a fait du chemin pour devenir aujourd‟hui un critère fondamental de l‟évaluation de l‟atteinte des objectifs de durabilité de toute action de développement. Se questionner sur la manière dans tenir compte dans les EE n‟est que justice.